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A marée basse
Joseph Vernet. Entrée du port de Palerme
A marée basse
La lune en halo bleu tire des corbillons
Qui décoiffent les vagues et les vêt de haillons
Quand les braconniers ploient sous le poids des besaces
Aux panses de patrons arpentant les sargasses.Et la marée s'en vient, grelots de blancs moutons
à flancs de cale, alors, s'amarrent aux pontons
Les proues aux seins moussus qui lascives se couchent
Près des baguenaudiers qui point ne s'effarouchentA l'entour des rafiots les goélands criaillent
Attirés par l'odeur et la faim qui tenaillent
On décharge, on empile, on remplit des ballots
Qui viendront s'entasser au fond des caboulots.Leur goule apaiseront en jetant des rascasses
Tandis que les corbeaux fondront sur les carcasses.
La marée s'en ira déroulant ses rengaines.
Les hommes harassés dormiront sur leurs chaînes.
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Commentaires
Parfait! seul me gêne un peu le titre du poème puisqu'ici nous passons de la marée basse à la marée haute puis revenons à la marée basse, ceci deux fois par jour...
dominique
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Merci chère poétesse pour ce cadeau dominical ...
La vie de ces hommes était très dure à cette époque !
Somptueux tableau de Vernet.
Bon dimanche .