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    Chanson pour Benoit

     

    (Dans le marais poitevin)

     

     

     

    A pas lents Victor traverse

     

    Toutes les places des villages.

     

    Et l'ami Benoît qui s'y fie

     

    Est président de l'attelage

     

     

     

    Si Victor de ses quatre fers

     

    Piaffe passant devant l' auberge

     

    Benoît relève sa visière

     

    Et hue le tire vers la berge

     

     

     

    Victor et Benoît de concert

     

    Agitent grelots à midi

     

    Et l'ami Benoît pas peu fier

     

    Dit le bonjour à ses amis

     

     

     

    Qu'il pleuve, qu'il vente ou qu'il neige

     

    Pour eux c'est toujours le dimanche

     

    Benoît hume son privilège

     

    De sa roulotte rouge et blanche

     

     

     

    Bien loin du bruit des grandes villes

     

    De l'usine et du casino

     

    Benoît sur les routes tranquilles

     

    écoute le chant des oiseaux.

     

     

     

    Au long des routes qui jalonnent

     

    Le frais marais et son canal

     

    Benoît cueille l'air qui frissonne

     

    Sur la robe de son cheval

     

     

     

    Et si parfois coure une peine

     

    Il l'abandonne au fil de l'eau

     

    Et le courant au loin l'emmène,

     

    Lave et blanchit ses oripeaux

     

     

     

    Quand vient le soir Benoît se couche

     

    Demandant à la nuit sans voile

     

    De faire pleuvoir à la louche

     

    Des mots d'amour et des étoiles

     

     

     

    A la fraîcheur du soir tombant

     

    La cheminée file un coton

     

    Benoît s 'endort,en sifflotant

     

    Qu'il fait bon vivre comme antan

     

     

     

    Dans le marais si l'on perçoit

     

    Quatre notes qui se répètent

     

    Victor s'en va benoîtement

     

    Tirant roulotte et son Benoît

     

     

     

     

     

     

     

     

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    Au clair de jour

     

    Au clair de jour


    Nuage a glissé sur la brume
    Son duvet était noir de pleurs
    Pierrot a craint qu'il n'eut un rhume
    Et qu'aux étoiles il ne fit peur.

    Tout doux ! Pourquoi tant de grisaille ?
    C'est l'heure où les terriens font trève.
    Ils n'ont que faire de mitraille
    Bien avant que l'aube se lève.

    Vois - la lune disait ainsi -
    Vois ces astres au firmament
    Ils aiment défier le vent
    Et se suspendre à l'infini.

    Quand, de la terre, les amoureux
    Ferment les yeux et font un vœu
    Ils leur envoient des étincelles
    Et font des nœuds dans leurs cheveux

    Mais si tu pleures ils ne pourront
    Cueillir au ciel tous les serments
    Peut-être même ils ne verront
    Que mauvais présage et tourment.

    Nuage ravala ses larmes
    Et du croissant s'est approché
    En implorant la blanche dame
    Que sur son toit vienne jucher

    Au clair de jour j'ai vu la lune ;
    Elle embrassait nuage blanc
    Toute la nuit lui fit hommage
    De sa douceur et de ses dunes.

     

     

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