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Intérieur de ferme
Intérieur de ferme
La nuit s’engouffre dans le carré de l’âtre
Et fait courber l’échine sur les tisons
Qui lancent des reflets sur la main blanchâtre,
Réchauffe les bonnets serrant les saisons.
On se tasse à même les petites chaises
Economisant jusqu’à la chaude haleine,
Oubliant le jour et la terre mauvaise,
Le grenier vide, les labeurs qui s’enchaînent.
Est-ce ainsi que le Fils absent de la Croix
Bénit les miséreux courbés comme esclaves,
A bout de sommeil et mangeant à l’étroit
Le quignon de pain dur et la soupe aux raves?
Deux jeunes mariés, figés sous la cloche
Et tant raidis sous le couvercle de suie
Démontent la noce et le temps qui flânoche,
Les épis mûris, le chat au fond du puits.
Il fait froid. Dans l’opacité du foyer
Eternuent ça et là quelques craquements
Qui font battre les cils, encore esquisser
Un si maigre sourire aux joues des vivants.
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Commentaires
Merci beaucoup pour votre visite, Petite Jeanne. J'ai lu les premiers chapitres de votre autobiographie Votre histoire est émouvante et fort heureusement, vous avez un brin d'humour qui vous permet de prendre un peu de hauteur sur les évènements.
Bien amicalement.
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Très jolis poèmes! bravo.
Cette image me rappelle la maison de mon enfance, surtout la pendule que nous avons oublié d’emporter! quel dommage...
Merci de ta visite, à bientôt.