• Intérieur de ferme

     

     

     

    Intérieur de ferme

     

     La nuit s’engouffre dans le carré de l’âtre

     Et fait courber l’échine sur les tisons

     Qui lancent des reflets sur la main blanchâtre,

     Réchauffe les bonnets serrant les saisons.

     

     On se tasse à même les petites chaises

     Economisant jusqu’à la chaude haleine,

     Oubliant le jour et la terre mauvaise,

     Le grenier vide, les labeurs qui s’enchaînent.

     

     Est-ce ainsi que le Fils absent de la Croix

     Bénit les miséreux courbés comme esclaves,

     A bout de sommeil et mangeant à l’étroit

     Le quignon de pain dur et la soupe aux raves?

     

     Deux jeunes mariés, figés sous la cloche

     Et tant raidis sous le couvercle de suie

    Démontent la noce et le temps qui flânoche,

     Les épis mûris, le chat au fond du puits.

     

     Il fait froid. Dans l’opacité du foyer

     Eternuent ça et là quelques craquements

     Qui font battre les cils, encore esquisser

     Un si maigre sourire aux joues des vivants.

     

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  • Commentaires

    1
    Samedi 26 Juillet 2014 à 18:46

    Très jolis poèmes! bravo.

    Cette image me rappelle la maison de mon enfance, surtout la pendule que nous avons oublié d’emporter! quel dommage...

    Merci de ta visite, à bientôt.

    2
    Samedi 26 Juillet 2014 à 20:49

    Merci beaucoup pour votre visite, Petite Jeanne. J'ai lu les premiers chapitres de votre autobiographie Votre histoire est émouvante et fort heureusement, vous avez un brin d'humour qui vous permet de prendre un peu de hauteur sur les évènements.

    Bien amicalement.

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