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La légende du cellier
image: fond-ecran-image.com
La légende du cellier
Poussière à l'odeur suffocante du passé,
Stratifié, statufié, dans l'antre du cellier.
Le buffet affaissé de souliers funambules
Aux talons éculés sentant les vieux cirages,
Geint pour peu que d'un doigt, on trace des virgules
Sur les embauchoirs ayant subi maints outrages.
Le fauteuil sur deux pieds marche avec la béquille,
Attendant le gitan pour être rempaillé,
Se soutient au balai de crin décoiffé
Et d’un lave-pont qui, placide, ne sourcille.
Une tête de loup toise haut la balayette
Ayant mis au trépas tous les ramasse-miettes.
Le feu n'anime plus le vieux poêle Godin
Sur lequel se lamente une bassine en zinc
où s'affale asséché un vieux pot ripolin.
Se souvenant du temps où c'était jour de bringue,
La lessiveuse en biais tient le crachoir au broc
Affublé d'un pépin, au vent, débaleiné.
Un fer plat oublié s'étrangle dans l'étau
Sous le regard dandin de la tôle ondulée.
Ca sent la graisse et l'huile au bord de l'établi
Où traînent clous et vis, boulons en pot-pourri.
Les pinces monseigneur font la nique aux anglaises
Exhibant des colliers et des vis japonaises,
Tandis qu'Arsène dort près des passe-partout.
Non loin de ce fatras, posent au garde-à-vous
Des rangées de litrons depuis longtemps lampés
Et Leclerc veille encor la deuxième D.B.
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Commentaires
Bonjour Ardence,
un parfum inoubliable me revient aux narines ,
'j'adorais ce fouilli si bien décrit , plein d'objets de toutes sortes !
Merci ...merci!
Bon, on va pas chipoter... En fait de sont des rondelles japonaises et non pas des vis ...mais les rondelles rendaient bancal mon vers. Et puis, si il y a des rondelles au Japon, il doit aussi y avoir des vis.
Quant aux clés anglaises, ne me demandez pas pourquoi. Pour Leclerc, il s'agit d'illustrations de magazines sur le débarquement .
Ravie de vous avoir fait plaisir.
Tout ce bric à brac découvert dans les vieilles maisons, juste bon pour le ferrailleur, sans se rendre compte qu'il s'agit de toute une vie de labeur, bien sur il y a le litron, mais les affaires se faisait sur le coin de l'établi et bien que le Godin crachait de toutes ses forces, les carreaux manquant laissaient sortir autant d'air que ce qu'il rentrait
amicalement
Claude
Bienvenue Lepenseurdujour.
Je vois que vous avez adoré fouiner dans mon cellier. Hélas, en effet, les bouteilles sont vides et n'ont pas été remplacées.
Merci pour votre visite.
Je rentre de ma villégiature en Corrèze où j'ai une petite maison de pays, vieille de 210 ans, aux murs épais
et au grenier encore bien fourni d'objets très anciens.
Je me retrouve donc tout à fait dans ce bel inventaire.
Je me suis confectionné un petit coin pour écrire et je me sens entouré affectueusement par les
générations antérieures.
En cet endroit je ressens la force et la vérité de ce splendide vers de Lamartine:
" Objets inanimés avez vous donc une âme ? "
Renaud
Tous ces objets nous racontent l'histoire. Sachons les préserver.
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Les mots prennent des sentiers inattendus qui vous remuent l'âme...
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mes grands-parents avaient des greniers, et aussi des caves ou aux antres à tout poser. Mes parents avaient dans une de leurs locations un débarras aussi; tous ces lieux que j'aimais explorer.
Je me souviens aussi de la vieille moto, du phono cassé et de tous ces objets abandonnés dont j'ignorais souvent l'origine.
Par contre je n'ai jamais rencontré de vis japonaises ?
dominique