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Le colporteur
Le colporteur
Le bourg se drapait dans un sommeil de caveau,
Tandis qu’un vent rugueux dans les prés, desséchait la rosée.
Poussée de l’hiver blanchissant la contrée.Quatre-vents musait avec saute-ruisseau.
C’est un ch’mineux, un gagne-rien
Un pieds-poudreux, un cherche-bien.Il vendait des savons, des couteaux, des bretelles
Des rubans, des boutons, des bobines de fil
Et pour quelque lichade il lâchait des dentelles
Et aussi des missels et des ainsi-soit-il.C’est un pouilleux, un traîne -savate
Un tire-la-queue, un boit-picrateSur le chemin un violoneux menait la noce vers l’église :
C’est pour la dot que l’épousée avait vendu
Ses longs cheveux à un' poupée qui s’emmarquiseDans le grand lit la paille a froid,
Les poux ont faim, les puces ont soif.Les noceurs jetaient des coques de noix
A la prospérité du jeune ménage !
Mais dans le ciel filait les ombres des nuages
Malgré les cloches pour dissiper les oragesDans le grand lit Odette choit
Antonin boit, les chiens aboient.Mais à quoi bon sonner les cloches
Elle tendit son front pour un baiser
Et lui sa chemise à faire des Chrétiens.Quatre-vents vendait du contre-coup,
Pour les baisers rudes et rares.
En attendant que les seins gonflent
Elle se frottait le ventre nu
au rocher des pousse-marmots.Chasseur de taupe ou loubotier
Ce traîne-fossés, ce né-furieux
Vendait aussi des gants d’amour ,
Des épingles et des passe-l’enfant.
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Commentaires
Au moins,tu n'hésite pas à venir salir tes beaux souliers sur ces chemins poudreux.
Merci pour la visite !
Je me souviens dans ma campagne en ce temps là ma mère achetait fil, aiguille, quelquefois tissu, merci Ardence pour ce retour en arrière si loin et pour certaines personnes si près...
Bon week-end
Pivoine
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je n'ai rien vraiment à ajouter : laissons ce quatre-vents poursuivre sa route
dominique