• Le colporteur

     

    Le colporteur

    Le colporteur

    Le bourg se drapait dans un sommeil de caveau,
    Tandis qu’un vent rugueux dans les prés, desséchait la rosée.
    Poussée de l’hiver blanchissant la contrée.

    Quatre-vents musait avec saute-ruisseau.

    C’est un ch’mineux, un gagne-rien
    Un pieds-poudreux, un cherche-bien.

    Il vendait des savons, des couteaux, des bretelles
    Des rubans, des boutons, des bobines de fil
    Et pour quelque lichade il lâchait des dentelles
    Et aussi des missels et des ainsi-soit-il.

    C’est un pouilleux, un traîne -savate
    Un tire-la-queue, un boit-picrate

    Sur le chemin un violoneux menait la noce vers l’église :
    C’est pour la dot que l’épousée avait vendu
    Ses longs cheveux à un' poupée qui s’emmarquise

    Dans le grand lit la paille a froid,
    Les poux ont faim, les puces ont soif.

    Les noceurs jetaient des coques de noix
    A la prospérité du jeune ménage !
    Mais dans le ciel filait les ombres des nuages
    Malgré les cloches pour dissiper les orages

    Dans le grand lit Odette choit
    Antonin boit, les chiens aboient.

    Mais à quoi bon sonner les cloches
    Elle tendit son front pour un baiser
    Et lui sa chemise à faire des Chrétiens.

    Quatre-vents vendait du contre-coup,
    Pour les baisers rudes et rares.
    En attendant que les seins gonflent
    Elle se frottait le ventre nu
    au rocher des pousse-marmots.

    Chasseur de taupe ou loubotier
    Ce traîne-fossés, ce né-furieux
    Vendait aussi des gants d’amour ,
    Des épingles et des passe-l’enfant.

     

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  • Commentaires

    1
    Vendredi 29 Août 2014 à 15:05

    je n'ai rien vraiment à ajouter : laissons ce quatre-vents poursuivre sa route

     

    dominique

    2
    Vendredi 29 Août 2014 à 16:29

    Au moins,tu n'hésite pas à venir salir  tes beaux souliers sur ces chemins poudreux.


    Merci pour la visite !

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    3
    Samedi 30 Août 2014 à 13:45

    À cette époque, il faisait peur aux enfants ...!

    merci Ardence .

    4
    Samedi 30 Août 2014 à 16:26

    Je me souviens dans ma campagne en ce temps là ma mère achetait fil, aiguille, quelquefois tissu, merci Ardence pour ce retour en arrière si loin et pour certaines personnes si près...

    Bon week-end

    Pivoine

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