• Les réfugiés

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    Les réfugiés

    Notre-Dame des Réfugiés. La Pointe du Raz

    Les réfugiés

     

     La fin du jour. L’été bande les trébuchets,

    Erige des châteaux, creuse des galeries,

     Etouffe les propos - vaines bavarderies,

     Rires éternuant sur des voix de faussets-.

     Dolents, les corps rougis étalent leur mollesse,

     Transpirent leur ennui, sans éclat ni tendresse.

     

     Venu on ne sait d’où, sans bruit, s’immobilise

     Un funambule esquif entre deux bancs de sable.

     A bout de souffle, à bout de vie, au port s’enlise.

     Les flots ont charrié les noms imprononçables

     Venus d’un autre monde où la vie supplicie

     De mourir indigent ou que l’on disgracie.

     

     Mer, tu as ravagé ces passagers si frêles.

     Leurs pupilles sans tain n’accrochent plus le ciel.

     Savent-ils seulement qu’ils sont encor vivants,

    Rescapés des récifs, de la faim, des truands ?

     La chaleur de juillet écrase cette épave

     Que des galets burinés au soleil engrave.

     

    Est-ce la houle qui, en saccades la berce 

     Quand ses flancs gémissants cèdent aux ventrières ?

     De vagues sons plaintifs que la vague disperse 

     Tandis qu’un cri sortit du ventre d’une mère

     Expulsera l’enfant sur un nouveau rivage,

     Etranger englouti au creux d’un coquillage

     

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