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Par ardence le 3 Octobre 2014 à 14:48
Le temps des amandiers
C’était un autre printemps
Vous ne pouvez comprendre.
Les amandiers étaient en fleurs,
Pétales frémissants
Dans l’azur rayonnant,
Vous dire la couleur ?
Une rose des sables
Vous dire sa saveur ?
Goût de chair ineffable .C’était un autre printemps,
Vous ne pouvez entendre.
La campagne riait,
La musique de l’eau
En cascade tombait.
On ne la confondait pas
Avec le vent méchant sifflant
Au creux des meurtrières,
Au lourd crépitement
Des salves sur nos toits.C’était un autre printemps.
Si vous pouviez apprendre
La lumière jouant
Autour des amandiers
Et le vent caressant
Si l’on pouvait reprendre
Le cours des jours d’avant
Et secouer les cendres
Qui tuent les amandiersC’était un autre printemps.
Je voudrais vous surprendre
Une comptine aux lèvres
Que nos mères fredonnaient
Nous contant des histoires
Qui apaisaient les fièvres
Et comme un arrosoir
Faisaient couler des pétales
Blancs sur nos joues rosesC'était un autre printemps,
Je voudrais m'y suspendre
Au temps du temps d’avant
Quand nous avions le temps
De chanter des refrains
Pour endormir nos peurs.
Les amandiers étaient en fleurs
Les rêves, m’a-t-on dit,
Font souvent des merveilles.*
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Par ardence le 28 Septembre 2014 à 22:02
f.Aubry de Montdidier
Sous les doigts dégantés
Envol d’une escouade de vanneaux,
Epis courbant sous le fléau,
Ondes insaisissables
Des souvenirs impalpables ;
Neiges fondant sous le geyser sulfureux
Des songes-creux ;
Quelques notes traversières
Humides sous les paupières
Et des ciels comme des mouchoirs
Essorant nos humeurs ;
Un parfum volatil
Qui fuse et se faufile ;
Une larme fugace
Qui roule dans l’impasse ;
Clameurs qui s’évanouissent
A l’orée des prémisses.
Une part de nous, grelotte d’être à nu
Se ranimer dans le courant
Là où la houle soulève l'ivresse
Et, Ô tendre merveille,
Ô, nature enchanteresse,
Voir la fleur qui rit au soleil
Sous les doigts dégantés
Et rêver, sur la pointe des pieds.
*
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Par ardence le 22 Septembre 2014 à 10:35
Hirondelles
Hirondelles en ribambelles
Avant le givre sonne l’appel
Du grand voyage,
Du vent du Sud et ses mirages.
Adieu l’insouciance, demoiselles,
Il faut quitter le nid,
Oublier les heures bénies ;
Plus de sarabandes ni de ritournelles.
Longue est la route et l’avenir cruel !
Si vous passez près de la Seine,
Allez lui dire toute ma peine,
Et si vos cris ne les entend
C’est par la faute du mauvais temps.
Rejoignez sans tarder le cortège
Et que Dieu, sous son aile, vous protège !
*
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Par ardence le 18 Septembre 2014 à 13:45
Le canal
C'est au bord du canal
Qu'on la trouvait, errante,
Tout au bout du chenal,
Au monde, indifférente.Elle arpentait, sans trêve,
Le sentier de l'écluse,
Là où gisent ses rêves
En mémoire recluse.Elle embrassait la rive.
Herbes et fleurs sauvages
Partaient à la dérive
Comme verts pâturages.Elle fauchait le vent
En frappant dans ses mains.
L'écho portait au loin
Un rire de dément.Il est là son amant,
Englouti sous l'eau noire.
Folle est-elle de croire
Qu'il est toujours vivant.C'est dans un tourbillon,
Qu'un soir de février,
Dans l'eau a fait des ronds.
Il était éclusier*
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Par ardence le 16 Septembre 2014 à 23:01
Par grand vent
Tes habits sont devenus trop vastes où le grand vent s'engouffre.
Toujours une tempête pour en chasser une autre.
Et voilà qu'un jour comme aujourd'hui,
Lasse de t'arrimer à la terre,
Lasse de tirer sur les jours pluvieux
Un jour que même le vent peut soulever ton maigre corps,
Les unes après les autres,
Tu écartes les branches qui cachaient les nuages,
Tu attrapes l'un d'eux. Etrangement,
C'est avec aisance que, prenant ton envol, tu deviens mousseline,
Si douce, si légère que les zibelines et les ours blancs s'en parent la frimousse.
Le soleil a beau faire,
S'habiller de bleu ou de rose
Faire mûrir les pommiers
Miroiter sur les étangs ou les océans
Ou bien s'endormir comme un enfant sur le bord de l'horizon,
Rien ne te fera revenir, maman.
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Par ardence le 10 Septembre 2014 à 15:34
F.aubry de Montdidier
Prière
Ma peine est endormie
Dans le jour qui finit
Ne la réveillez pas
De son sommeil si las
…
Voyez, elle repose
La paupière mi-close
D’où s’échappent encor
Quelques poussières d’or
…
Ce sont gouttes de pluie
Restes d’une furie
Venue d’un paysage
balayé de nuages
…
De sa lèvre entr’ouverte
Où meurt un pli inerte
Divaguent des soupirs
Sur les heures qui s’étirent
…
C’est comme une prière
Un souffle qui libère
Un pardon qu’elle clame
Venu du fond de l’âme
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Par ardence le 7 Septembre 2014 à 13:27
image: fond-ecran-image.com
La légende du cellier
Poussière à l'odeur suffocante du passé,
Stratifié, statufié, dans l'antre du cellier.
Le buffet affaissé de souliers funambules
Aux talons éculés sentant les vieux cirages,
Geint pour peu que d'un doigt, on trace des virgules
Sur les embauchoirs ayant subi maints outrages.
Le fauteuil sur deux pieds marche avec la béquille,
Attendant le gitan pour être rempaillé,
Se soutient au balai de crin décoiffé
Et d’un lave-pont qui, placide, ne sourcille.
Une tête de loup toise haut la balayette
Ayant mis au trépas tous les ramasse-miettes.
Le feu n'anime plus le vieux poêle Godin
Sur lequel se lamente une bassine en zinc
où s'affale asséché un vieux pot ripolin.
Se souvenant du temps où c'était jour de bringue,
La lessiveuse en biais tient le crachoir au broc
Affublé d'un pépin, au vent, débaleiné.
Un fer plat oublié s'étrangle dans l'étau
Sous le regard dandin de la tôle ondulée.
Ca sent la graisse et l'huile au bord de l'établi
Où traînent clous et vis, boulons en pot-pourri.
Les pinces monseigneur font la nique aux anglaises
Exhibant des colliers et des vis japonaises,
Tandis qu'Arsène dort près des passe-partout.
Non loin de ce fatras, posent au garde-à-vous
Des rangées de litrons depuis longtemps lampés
Et Leclerc veille encor la deuxième D.B.
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Par ardence le 29 Août 2014 à 09:22
Le colporteur
Le bourg se drapait dans un sommeil de caveau,
Tandis qu’un vent rugueux dans les prés, desséchait la rosée.
Poussée de l’hiver blanchissant la contrée.Quatre-vents musait avec saute-ruisseau.
C’est un ch’mineux, un gagne-rien
Un pieds-poudreux, un cherche-bien.Il vendait des savons, des couteaux, des bretelles
Des rubans, des boutons, des bobines de fil
Et pour quelque lichade il lâchait des dentelles
Et aussi des missels et des ainsi-soit-il.C’est un pouilleux, un traîne -savate
Un tire-la-queue, un boit-picrateSur le chemin un violoneux menait la noce vers l’église :
C’est pour la dot que l’épousée avait vendu
Ses longs cheveux à un' poupée qui s’emmarquiseDans le grand lit la paille a froid,
Les poux ont faim, les puces ont soif.Les noceurs jetaient des coques de noix
A la prospérité du jeune ménage !
Mais dans le ciel filait les ombres des nuages
Malgré les cloches pour dissiper les oragesDans le grand lit Odette choit
Antonin boit, les chiens aboient.Mais à quoi bon sonner les cloches
Elle tendit son front pour un baiser
Et lui sa chemise à faire des Chrétiens.Quatre-vents vendait du contre-coup,
Pour les baisers rudes et rares.
En attendant que les seins gonflent
Elle se frottait le ventre nu
au rocher des pousse-marmots.Chasseur de taupe ou loubotier
Ce traîne-fossés, ce né-furieux
Vendait aussi des gants d’amour ,
Des épingles et des passe-l’enfant.
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Par ardence le 28 Août 2014 à 15:01
Venise- F. Aubry de Montdidier
Viens
Viens, je t’emmène voir
Les éclats de mon cœur
Car ils sont les miroirs
Des rêves ravisseurs
…Viens, je t’emmène entendre
Ma voix qui te susurre
Les mots pour désapprendre
Lâcheté, meurtrissures
…Je t’emmène goûter
Les ivresses fruitées
De nos peaux satinées
Sur des draps défroqués
…Je t’emmène sentir
Les parfums épicés
Elixir du désir
Suaves embaumées
…Toi, je t’emmène rire
Au bord de nos ébats
Où la raison chavire
Et ne s’arrête pas
…Nous, je nous emmènerai
Sur une blanche grève
Là où le virelai
Des amours ne s’achève
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Par ardence le 27 Août 2014 à 10:30
Ventre repu n'a point d'oreille
Les ventres vides
S'agenouillent têtes baissées
Invisibles aux passants repusCrevasses aux mains
Mangent leurs ongles
Equarris sur les écorcesLeurs pieds nus
Chaussent la poussière
De salpêtre des masuresDes relents d'égouts
Habillent leurs corps
De parfums pestilentielsL'odeur se répand
Aux jardins résidentiels
Par-dessus les hauts mursJusqu'aux mouchoirs
Qui indifférents épongent
Le front des nonchaloirs..............................................................................................................................................
Merci à Papidompointcom pour ce poème de jeunesse intitulé:
De l'inutilité de la mendicité dans notre civilisation:
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