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Le noeud du tablier
Le noeud du tablier
L'avenir s'est enfui dans la maison chagrin,
Le temps gelé s'abat sur le seuil calfeutré.
La comtoise s'est tue, on a perdu la clé.
Les volets clos, le jour, sont ouverts sur la nuit.
Un faible lumignon guide les pas trottins
De la chaise au réchaud puis de la table au lit.
Les bibelots posés comme des paysages
Eteints ont égaré les souvenirs embués.
Un cadre penche au clou. La mère fait naufrage.
La main ne saisit plus, ne sait que caresser
Le noeud du tablier; aussi, ne peut mentir,
Parfois dans son regard, l'esquisse d'un sourire,
Le geste de la main jouant à la marelle
Sans jamais, de la terre, en atteindre le ciel.
Elle ne pleure plus; les misères ont tari,
Rivières asséchées serpentant sur la peau
Parcheminée de brun en étoiles ternies.
Elle parle à son père, elle n'a plus d'enfants
Et dans ses litanies, absents sont les berceaux.
Le cordon s'est rompu; reste le temps, béant.***
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Commentaires
Quand les forces et la memoire s'évanouissent ne subsiste que "le noeud du tablier" poème d'Ardence...
Mon téléphone portable réalise des miracles
DominiqueCe poême est un prélude à la vieillesse, une image de ce que peut-être la solitude lorsque l'autre s'en va le premier ou la première, la solitude devant nos forces qui nous quittent petit à petit et que nos yeux taris par le chagrin ne peuvent même plus pleurer. Solitude lorsque l'on a le sentiment de plus servir à rien et l'on attend la fin.
Merci pour ce poême
Pivoine
Bonjour, Pivoine.
Merci pour votre lecture et riche commentaire.
Voyez-vous, curieusement, lorsque la vieillesse est un retour à l'enfance, elle semble supportable pour la personne qui subit cet isolement psychique progressif , mais elle l'est beaucoup moins pour les enfants qui n'existent plus pour leur mère parce qu'effacés de sa mémoire.
Encore merci, Pivoine.
Quand les forces et la memoire s'évanouissent ne subsiste que "le noeud du tablier" poème d'Ardence...
Mon téléphone portable réalise des miracles
DominiqueMerci pour votre marque d'intérêt. Merci aussi au téléphone qui semble aimer la poésie
Pas grand chose à ajouter ....
Ainsi va la vie ....Réflexions !
Merci Ardence .
Surtout, prendre le temps de s'attarder sur le présent il sera toujours temps qu'il appartienne au passé.
Profiter bien de cette journée.
Amicalement
Ardence
Ah! il y en a qui parlent patois ici? je ne trouve pas qui ni où!
Petite Jeanne, la Périgourdine.
Ah! il y en a qui parlent patois ici? je ne trouve pas qui ni où!
Petite Jeanne, la Périgourdine.
Certainement mais pas tous les jours. Je varie les plaisirs. Merci pour la visite.
9Ic-nivedMercredi 9 Septembre 2020 à 11:30Il est des paysages où l'être aime à revenir...comme en pélerinage. Ce texte fait partie de ces belles images que mon âme aime à venir contempler. Merci , Icnived
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Bonjour Ardence,
Ce poême est un prélude à la vieillesse, une image de ce que peut-être la solitude lorsque l'autre s'en va le premier ou la première, la solitude devant nos forces qui nous quittent petit à petit et que nos yeux taris par le chagrin ne peuvent même plus pleurer. Solitude lorsque l'on a le sentiment de plus servir à rien et l'on attend la fin.
Merci pour ce poême
Pivoine